A l’initiative de M. Benoît, professeur d’histoire géographie, le collège Jean de la Fontaine à Thénezay a invité la semaine dernière, des jeunes migrants hébergés au centre d’accueil et d’orientation (CAO) de Coutières, ils étaient accompagnés par Nicolas Gamache, Maire des Chateliers, une commune de 175 habitants (Coutières) qui a accueilli jusqu’à 12 Soudanais au départ. « Une belle tolérance d’accueil, cela ne s’est pas fait sans pressions venues de l’extérieur. Il a fallu faire de la pédagogie, par exemple, pour eux, la notion de propriété n’existe pas et ils pouvaient alors se servir dans les jardins. » indique Nicolas Gamache. La croix rouge s’occupe du dossier médical et administratif.
Les migrants racontent leur périple
Lors de l’intervention, les trois jeunes migrants de 25 et 26 ans, venus du Soudan de l’Afghanistan et de l’Érythrée ont connu des parcours dramatiques et ont dû fuir leur pays. Ils ont pu retracer leurs parcours aidés par les nombreuses questions des élèves de 4ème et 3ème
Le jeune afghan a fui les talibans et daesch et laisse derrière lui sa famille et son emploi dans l’armée. « Les talibans n’autorisent pas à être dans l’armée régulière ».
Plus tard il voudrait travailler dans un magasin ou dans un restaurant. Sa demande d’asile en France a été refusée, parce qu’il a travaillé dans l’armée. Ce qui signifie qu’il devrait retourner en Afghanistan mais son récit de vie montre qu’il y serait vraiment en danger. Il précise « Je suis venu en France mais je ne savais pas où c’était j’ai juste donné de l’argent pour aller en Europe on m’a dit en France. J’ai donné 5 000 dollars au passeur ».
Omar vient de l’Erythrée. Il a 26 ans. Il y a 9 langues parlées et plusieurs ethnies constituent le pays. Il était maçon Sa famille est restée en Érythrée et il a fui parce que le président est un dictateur. Le service militaire pour homme et femme est obligatoire, de durée indéterminée et soumis à la violence et la torture. C’est pour ne pas le faire qu’il est parti. Il est passé par le Soudan, traversé à pied, 8 mois dans un restaurant pour pouvoir payer le voyage, la Lybie, la méditerranée en bateau jusqu’en Italie (300 sur un petit bateau pour 2 jours de traversée), la Suisse et la France. Le voyage a duré 4 ans. Omar est un excellent joueur de foot. Il parle bien français mais trouve « que c’est difficile à apprendre. S’il y avait une vraie démocratie et la paix je retournerais dans mon pays ».
Mohamed vient du Soudan. Il a 25 ans. Il a fui son pays après avoir été en prison pendant 6 mois sans raison. C’est un très bon jardinier. Il est parti en 2016 du Darfour. Il est resté 1 mois porte de la chapelle à Paris dans une tente. Il voudrait être menuisier. « Il regrette d’avoir été obligé de partir du Soudan mais il est obligé de rester puisqu’il y est menacé ».
M. Benoît a retracé la situation géo-politique des différents pays et en a rappelé l’histoire. Les collégiens ont été surpris « J’ai trouvé l’intervention très intéressante car on se rend mieux compte de ce qu’ils ont vécu, les conditions de vie, le rejet des autres, et le prix du passeur m’a surpris. Ils nous ont apporté une grande leçon de vie et ils ont fait preuve d’un grand courage. Ce sont des battants. » Céline Bisson Principale du collège constate « Que les jeunes ont pris conscience pourquoi des gens sont obligés de fuir et se retrouvent dans un pays qu’ils ne connaissent pas, où ils doivent tout apprendre. Cette intervention s’inscrit dans le parcours citoyen de l’élève »
(Texte et photos "Le Courrier de l'Ouest")