Lors de l’aménagement du bourg de Thénezay, un emplacement a été préparé face à la mairie pour recevoir le monument aux morts si celui-ci devait être éventuellement déplacé. Ce questionnement n’a pas manqué d’émouvoir des thénezéens et
entre autre la section locale des anciens combattants. Pendant la cérémonie commémorative du 8 mai, la circulation n’était pas interdite, certains devaient penser « Si seulement ce monument était changé de place ! » D’autres ont dû penser le contraire ! Il y a fort à parier que désormais ce sujet ne va plus être évoqué durant cette mandature, mais restera bien d’actualités après les prochaines élections municipales.
Érige en 1922 : le monument aux Morts de Thénezay, érigé sur la place devant l’église, témoin des dernières périodes sombres de l’histoire, est aussi un symbole devant lequel, la population, toutes tranches d’âges confondues, se recueille à différentes dates chaque année, dont le 11 novembre, anniversaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale, et le 8 mai. Le monument a été réalisé selon le modèle de celui de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) par deux tailleurs de pierres de la commune : Eugène Pineau, dont l’atelier se trouvait à l’angle des rues Saint-Honoré et de Breteigne et Paul Laurentin, qui
travaillait dans un bâtiment rue de la Tourette.
L’édifice a été mis en place le 6 août 1922 par les deux artisans et Jean Mappas, charpentier à Thénezay, à l’aide d’une « chèvre », un appareil de manutention et de levage de l’époque, appartenant à ce dernier, qui était le père de Pierre Mappas,
récemment décédé.
Le monument aux Morts de Thénezay érigé le 6 août 1922 par les artisans locaux
Souscription publique : le monument a pu être réalisé grâce à une souscription publique de 5 268,50 francs, le conseil municipal de Thénezay ayant délibéré sur le sujet le 9 avril 1922 et voté un crédit de 16 010 francs. L’État a également alloué une subvention de 1 328,40 francs.
En façade figure une inscription en relief : « A la gloire des soldats de Thénezay 1914-1918 », surmontée d’une Croix de guerre gravée dans la pierre. Dessous, a été ajoutée une plaque sur laquelle sont inscrits les noms des enfants de la commune tombés lors de la guerre 1939-1945, des victimes du travail obligatoire et du conflit d’Algérie. Les noms des «Morts pour la France » sont gravés sur deux plaques de marbre posées de chaque côté du monument qui est surmonté du Poilu, une statue en bronze fabriquée dans les fonderies du Val d’Asne en Région parisienne
(Texte et photo "Le Courrier de l'Ouest")