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Bernard Kébaili, mieux connu pour Francky son nom de scène, n’arrêtera pas de nous surprendre. Avec ses 71 ans, il en a connu du monde ! Surtout des artistes, comme lui, sur les meilleures scènes parisiennes, dans toute la France et sur les plateaux de télévision. Francky est un homme de scène, magicien, illusionniste, ventriloque, metteur en scène, il a décidé il y a quasiment quatre ans d’arrêter le spectacle pour se consacrer à la peinture artistique. Franky peintre ? Il en a surpris plus d’un, le bougre, c’est vrai qu’avec lui, il faut s’attendre à tout, l’artiste a toujours une foule d’idées dans la tête, c’est un homme affable, gentil, respectueux des autres, qui a connu une grande douleur il y a quelques années avec le décès de son épouse emportée par la maladie.

Plus jeune illusionniste français : Déjà tout petit, Francky, originaire de Nancy, aime le cirque et le spectacle, à 7 ans il fait son premier tour de magie, à 14 ans il veut en faire son métier, il prend en cachette de ses parents des cours de manipulation et il reçoit le titre du plus jeune illusionniste français et 2 ans plus tard il se voit remettre un premier prix de manipulation et présentation humoristique lors d’une émission télévisée à Télé Luxembourg. Ses parents ne sont pas d’accord, il doit donc apprendre un métier et obtient un CAP de photograveur, une situation qui ne lui plaît pas du tout. À sa majorité, il s’engage 3 ans dans l’armée… C’est ensuite deux ans de contrat avec Holliday on Ice ; deux ans de cascade automobile avec Alain Legris, puis il replonge alors à fond dans le cabaret et le music-hall avec de nombreux passages télévisés tant en France qu’à l’étranger, des interviews radios, des galas à en perdre haleine etc. Ventriloque, avec son talent de comédien et sa formation de metteur en scène on le retrouve dans le théâtre de style essentiellement historique qui débute en France.

Son seul regret est de ne pas avoir appris le piano. C’est quand il a décidé de lever le pied petit à petit de cette vie professionnelle et de paillettes qu’il a décidé d’essayer la peinture dans son atelier à Seran de Cherves dans la Vienne.

Francky se définit comme essentiellement figuratif à tendance impressionniste. Il précise « Peintre de la nature, je suis sans cesse à la recherche de nouveaux sujets. Je parcours la France en tous sens pour saisir une luminosité, une ambiance ou un jeu d’ombre. De retour à mon atelier, j’exprime ensuite mon ressenti sur la toile »

Professionnellement, il réalisait des tableaux et des décors de théâtre, il peignait déjà des aquarelles. Après avoir abandonné la peinture pendant une trentaine d’années, il s’y est remis à sa retraite et découvre le pastel. Francky réalise des paysages et maintenant des portraits humains et animaliers, toujours sur photos. Il lui arrive de prendre 1500 à 1800 clichés avant d’avoir le bon qui lui serve de modèle. Il dit d’ailleurs, « ce grand nombre de clichés, c’est du n’importe quoi, mais j’en ai besoin. Je me suis inventé un certain style, j’aime bien mettre du rouge avec du noir. Enfin quand je suis dans mon atelier, je rêve et je suis heureux. » Pour ses tableaux à l’huile, il y a toute une préparation. En partant d’une photo, il fait une reproduction à l’échelle au fusain, et il passe une couche de neutre, il reconnaît « je n’ai pas assez de métier pour y aller directement au pinceau » ajoutant « devant ma toile, je me mets à rêver et j’imagine à quoi devrait ressembler mon tableau ». Il travaille ensuite les ombres, les détails et le glacis. Après une trentaine d’heures, on a l’impression de regarder une grande photo. Franky adore le pastel et l’huile, il fait moins d’aquarelle et va commencer l’acrylique. Francky écoute les conseils, mais sa meilleure critique et conseillère n’est autre que sa fille.

(Texte et photo "Le Courrier de l'Ouest")