À quelques kilomètres du bourg de Thénezay se trouvent le village de la Maisonneau et la ferme de Toucheronde qui se transmet depuis 1886 à partir de la famille Raguy, puis à joseph Brin, Emile Martin, Gilbert Martineau et actuellement Gilles Martineau. Trois sœurs y sont nées : Josette Brin-Martin le 5 août 1935 ; Pierrette le 31 mai 1938 et Mauricette le 24 juin 1939.
Josette et Mauricette
Nous avons rencontré Josette et Mauricette qui se rappellent plein d’anecdotes de leur jeunesse. Les trois frangines sont d’abord venues jusqu’à leur première communion à l’école maternelle et primaire Marie-Antoine à Thénezay dirigée par Sœur Marcelle, Mauricette était « tout étonnée de la grande culotte de la Sœur » ! Puis Josette rejoint ensuite l’école communale au village de La Boissière et les deux autres sœurs celle du Peu. Mauricette n’a pas passé son certificat d’études à cause d’une appendicite, c’est vrai que l’école ne l’attire pas tant que cela. « un jour, j’ai même perdu mon vélo rouge en cours de route », elle reste donc à la ferme de Toucheronde pour enfiler du tabac, tandis que ses deux sœurs vont apprendre la couture au lycée professionnel à Thouars. Plus tard Josette épouse Gilbert Martineau, ils prennent la succession en 1961 à Toucheronde d’Émile Martin qui achète un café à Thénezay et une petite ferme reprise ensuite par le couple Mauricette et Jean Guitton mariés en 1959. Quelques années plus tard, Mauricette prend la succession d’une mercerie à Thénezay.
Que de souvenirs de Toucheronde à cette époque ! Josette et Gilbert, (décédé en 2009) élevaient des vaches, des cochons, des génisses et 70 chèvres que Josette conduisait au champ tous les jours « Nous partions avec des voisines : Émilie, Georgette, Éliane, qui avaient aussi des chèvres, il y en avait au moins 100 à 120 qui étaient mélangées, mais dès que nous étions sur le chemin du retour, chaque bête retrouvait sa propriétaire » raconte Josette qui poursuit « les gendarmes qui passaient avec leur voiture s’arrêtaient pour parler. Une voisine dont le mari venait de mourir prenait une petite gnole pour se réconforter. Un homme du village voisin s’était suicidé avec de la taupicine, son autopsie a été réalisée sous un hangar tout proche ».
Josette et Mauricette sont intarissables « C’était le bon temps, un parquet Maury était installé pendant 1 ou 2 mois sur la placette du village, il y avait une assemblée tous les dimanches. Et puis les battages à la ferme pendant un jour et demi ! Tous les 10 sacs de blé montés au grenier, les porteurs faisaient une encoche sur une poutre et prenaient une petite goutte ! Le soir, après le repas et quelques bouteilles de vin, des hommes jouaient de l’accordéon, d’autres dansaient » Elles se rappellent « Il n’y avait pas de téléphone, en cas d’urgence, il fallait aller à la cabine publique chez Marcel Tétrault au village de la Clavelière ».
Un fils de Josette est décédé, « il lui manque beaucoup ». Son ancienne ferme, exploitée par Gilles, son autre fils, lui est également très attachée, Josette qui habite à Thénezay prend tous les matins sa bonne vieille 306 blanche pour aller à Toucheronde, voir ses poules, préparer à manger pour Gilles célibataire ou tout simplement faire le tour du jardin et de la cour de ferme.
(Texte et photo "Le Courrier de l'Ouest")