Cet homme, ancien déporté, avait décidé de raconter son histoire, non pas pour « en tirer de la gloriole ..., mais pour témoigner de la barbarie humaine ».
Brigitte Blot, une habitante de La Peyratte, a recueilli « les souvenirs d'un jeune déporté gâtinais » dans un livre intitulé « Avant que ma mémoire ne défaille »
Dans ce livre, Elie COUSSEAU nous livre un témoignage poignant d'une période tourmentée de notre Histoire.
Elie COUSSEAU est décédé récemment à l'âge de 86 ans. Il lui tenait à cœur de transmettre aux générations futures la mémoire de l'horreur au nom des idéologies. Il parcourait les différents Collèges et Lycées pour délivrer son message « de souvenirs pour ne pas reproduire la bêtise humaine, aucun peuple n'est à l'abri du fanatisme ».
Titulaires de nombreuses médailles et décorations, Elie COUSSEAU ne les portaient que très rarement car comme il le disait : « la valeur de l'homme n'est pas forcément épinglée à un revers de veston ».
Elie Cousseau lors d'une intervention au Collège Jean De La Fontaine (Photo "Le Courrier de l'Ouest")
Ce jeune Gâtinais de La Peyratte, né en 1926, s'est engagé, début 1944 dans la Résistance (section Pontcarral) avec d'autres jeunes du canton.
Le 14 Août 1944, au croisement « La Croix du Saule » à 1 km environ du château de Maurivet (les caves du château étaient le point de ralliement des résistants), il est arrêté par les Allemands en compagnie de trois de ses camarades (Pierre Beaubert et Léon Lagarde de La Peyratte et André Ganne de Lhoumois).
C'est le début du calvaire qui le ménera d'un cachot de Parthenay au camp de Wilhelmshaven.
En Mai 1945 il est récupéré par la Croix-Rouge sur un navire au milieu de cadavres...
Après un long séjour dans un hôpital de Malmoë, il reviendra en France mi-juillet (à Paris) et sept ou huit jours plus tard il arrive par train à Poitiers.
Sa mère, accompagnée de son oncle, l'attend mais passera à côté de lui sans le reconnaître. Il « pèse 32Kgs, rasé et l'air rabougri comme un vieillard »
Il tenait à participer aux cérémonies patriotiques afin de sensibiliser les nouvelles générations. (Photo "Le Courrier de l'Ouest")